Le premier livre que j'ai lu en me sentant une grande personne... voilà l'idée que je me suis faite de ce que l'on pouvait trouver cette semaine pour nos « premières fois» suite à la proposition que nous faisait MHF (elle est à coup sûr la plus inventive de nous, bravo à elle)
« On pourrait parler du premier livre d'un auteur que depuis on ne résiste pas à chaque publication... ou du livre "adulte" que l'on relit régulièrement ou qui reste sur notre table de chevet...» |
J'ai d'abord pensé à Ivanohé, de sir Walter Scott que j'ai lu très jeune avec délices, mais en y réfléchissant mieux, le premier livre qui m'a fait me sentir grand a certainement été Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas que l'avais trouvé dans quelque grenier familial. J'avais été subjugé par ces six petits volumes de la collection Nelson, leur couverture toilée presque blanche qui gardait déjà des traces de doigts, avant que j'y ajoute les miennes. Oui, il me semble que c'est ce roman là qui fut ma première "vraie" lecture
C'est mercredi, c'est première fois et cette semaine, après avoir bien hésité nous ( MHF, Cathy, Sandrine, Melina, Clem, Cerysette, Lilith, Kadel et Béatrice, par exemple) nous sommes convenus de nous lamenter sur notre première rupture !
Casse toi, je t'ai assez vu !
Pour rompre (ou pour subir une rupture) il faut déjà avoir connu une histoire d'amour. Ce n'est pas pour me vanter, mais j'ai déjà été amoureux ! Amoureux éperdu, recherchant la présence de l'élue mais ne manifestant pas ma passion par les gestes tendres qu'elle pouvait attendre de son soupirant, si bien qu'elle a fini par préférer aller trouver ces preuves d'affection auprès d'un autre. Quand à moi, j'était tout imprégné des principes qui m'avaient été inculqués et qui consistaient à ne manifester aucun signe d'amour avant d'être marié...
Je vous ai déjà raconté cette aventure l'an dernier, quand nous avions choisi de raconter nos jalousies .
Comme je n'avais pas déclaré mon amour, pensant qu'il n'était pas besoin d'en parler tant il était évident, je n'ai pas eu non plus à mettre des mots sur cette première rupture... Voulant absolument rester un gentleman irréprochable, quelques semaines plus tard, pour l'anniversaire de mon amoureuse perdue, je suis aller porter un petit bouquet à son attention au magasin que tenaient sa mère et sa tante, à côté de l'église de Montredon.
Quelques années plus tard, j'ai écrit ce petit poème :
J'ai envoyé ces quelques fleurs
Pour enterrer mon amour mort.
Pourquoi vouloir chercher des torts ?
À quoi pourraient servir des pleurs ?
J'ai envoyé ces quelques fleurs
Pour enterrer mon amour mort !
C'est mercredi, c'est première fois et cette semaine c'est MHF qui nous a soufflé l'idée :
« Regarde au travers de tes premières lunettes » |
et voilà que Cathy, Radegonde, Beth , Lilith,Joufflette, Emma et quelques
autres se mettent
à fouiller dans leurs souvenirs : c'était quoi mes
premiers verres ?
(Tiens, à propos Laora
Lulu nous a envoyé un petit mot pour nous dire qu'elle ne participait plus mais qu'elle
continuait de nous lire, merci à elle)
Voilà ma petite part de souvenirs : quand je suis entré à l'école, l'institutrice a dû signaler à mes parents qu'elle pensait que je ne voyais pas bien. J'ai eu droit à une consultation
ophtalmologique qui a abouti au diagnostic d'hypermétropie... J'ai donc eu une paire de lunettes dont je me souviens encore : elles étaient rondes et leurs branches se terminaient par une sorte
de ressort entourant l'oreille afin de les maintenir sur le visage du petit garçon turbulent que j'étais. Je pense que j'étais assez content de les porter, même si je ne ressentais pas de différence
entre ma façon de voir avec ou sans ces verres. Il devaient augmenter mon côté extra
terrestre dans la petite école de campagne où l'arrivais pour la première fois, petit parisien de huit
ans, ayant déjà appris à lire et à écrire à la maison... Cette fierté ne devait pas durer et très vite j'ai détesté ces horribles petits hublots qui ont fini sous le poële à sciure qui trônait
dans la cheminée de notre maison...
Je n'ai plus porté de lunettes avant de devenir presbyte, et je ne peux vraiment plus m'en passer ! La vieillesse est un naufrage, disait De Gaulle.
Tiens, c'est mercredi, ça bourdonne chez Cathy, mh, Radegonde, Beth , Lilith, Joufflette, Emma et quelques autres. Qu'allons nous pouvoir raconter cette semaine pour pépater la galerie dens nos
Le premier maître d'école qui a compté dans notre vie, en voilà une idée !
C'est à ce moment là que j'ai un peu peur de me répéter, ainsi de lasser mes fidèles lecteurs. Ne vous ai-je pas déjà parlé de Monsieur Clément, ce professeur de sciences naturelles qui a marqué mes classes de sixième et de cinquième ? Il tenait un discours passionnant comparant les différentes croyances et religions. Comment trouvait-il le temps d'aborder ces sujets qui n'étaient pas au programme de sa classe, je n'en ai pas la moindre idée, mais je garde plus de souvenirs de ces discussions que du contenu formel de son enseignement et je le remercie, lui qui s'affirmait chrétien, d'avoir donné à ses élèves les éléments leur permettant de devenir gentiment agnostiques, rien qu'en montrant que de tous temps et sous toutes latitudes les hommes se sont inventé des mythes pour tenter d'expliquer l'inespliquable : qui sommes nous, d'où venons nous, où allons nous ?
Une autre enseignante a compté dans mes chemins de vie. Elle aussi avait choisi de nous faire profiter, en plus de son enseignement, de réflexions sur la vie. C'était une institutrice remplaçante, l'année où j'étais à l'école à Chatou, avec mes cousins, pendant que mes parents déménageaient. Elle avait choisi de nous lire le roman d'André Dhotel, Le Pays où l'on n'arrive jamais.C'était en 1956, j'avais 9 ans et ce roman initiatique qui avait obtenu l'année d'avant le prix Femina mettait en scène des enfants de notre âge découvrant le monde et la vie. Il faisait l'éloge d'un certain nomadisme et me parlait sans doute d'autant plus que je me sentais alors un peu exilé, loin de mes parents, de ma sœur, de mes frères...
Notre quête des premières fois, n'est-ce pas vouloir faire du neuf avec du vieux ? Cette semaine, avec les autres explorateurs de mémoire personnelle, nous nous sommes résolus à parler de notre première brocante.
Hélas ! je ne me souviens pas qu'une première brocante m'ait marqué suffisamment pour que je vous en parle ici. Je sais
simplement que j'aime traîner mes basques dans ces lieux sans être pour cela un acheteur compulsif. J'aime l'ambiance qui règne dans ces vides greniers, m'amusant de trouver parfois des objets
que je possède déjà et dont je n'envisage pas de me séparer (Eh oui ! on accumule pas mal chez papiluc). Dans ce cas, je pose la question au vendeur de combien il demande pour cette
merveille.
J'en arrive à croire que ce que je recherche, c'est le présentoir de sucettes Pierrot Gourmand qui trônait dans la vitrine de la boulangerie, au coin de la rue Jean baptiste Clément et de la
rue d'Aguessau à Boulogne et qui me faisait rêver, enfant, quand j'attendais le bus 123 à cet endroit là...
.Non, je ne me souviens pas de ma première brocante. Ce n'est pourtant pas un souvenir bien lointain. Il me semble que ça ne fait que quelques années que je fréquente ces lieux. Sans doute depuis que je ne travaille plus (Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas ramené devant vous pour vous rendre jaloux : je suis un heureux retraité !). Comme je le disais plus haut je ne suis pas souvent acheteur, quasiment jamais –je suis peut-être près de mes sous, mais surtout je n'ai besoin de rien plus que rencontrer mes contemporains et avoir quelque conversation avec eux.
Je peux donc vous parler d'une première, peut-être unique : le premier achat que j'ai fait dans un vide grenier : ce broc en grès qui me sert quotidiennement pour remplir ma cafetière et pour servir l'eau de table. Je suis tombé dessus à Courdimanche, il y a déjà quelques années et j'ai reconnu le modèle que nous utilisions sur la table familiale lorsque je vivais encore chez mes parents (ne riez pas, ça fait au moins 44 ans !). J'ai donc été séduit par les sensations que cet objet somme toute anodin suscitait en moi (chacun choisit la madeleine qui lui convient) et, contrairement à mes mauvaises habitudes, j'ai ouvert mon porte monnaie et j'ai acquis ce support du rêve pour la modique somme d'un €uro. Depuis, comme je vous en faisait part, je rentabilise cet investissement et il n'y a pas de raisons que ça ne continue pas.
Petit rajout de dernière heure :
Cet été, après avoir lu le numéro 1000 de la collection « Le Masque » : La troisième Fille (j'aime toujours autant lire Agatha Christie, l'été) sur les conseils de ma fille, j'ai enchaîné avec l'histoire d'une autre fille, dans un contexte bien différent de l'Angleterre de miss Marple et je n'ai pas été déçu.
Pourquoi j'aime Dennis Lehane ?