C'est mercredi, c'est première fois et l'annonce de la mort d'Albert Jacquard m'a donné l'envie de vous parler de mes deuils ! J'étais un peu penaud de proposer un thème aussi morbide, tout pret à y renoncer mais voilà-t'il pas que Mhf puis Lilith ont emboité le pas, comme on suivrait un cortège mortuaire !
Je me sens donc obligé de me joindre au convoi et de vous raconter ma misère.Peu de morts dans mon enfance, et ils me sont toujours restés cachés. Mes parents souhaitaient préserver leur progéniture de tristesses superflues et ils nous ont donc tu les décès proches. N'affirmaient-ils pas que la mort n'est que le passage vers la vie éternelle, l'accès pour ceux qu'Il a choisis au royaume de Dieu ?
Cette éducation a sans doute eu pour effet que, très longtemps, je n'ai pas ressenti de deuil ou, en tout cas, je ne considérais pas la mort d'un proche comme une injustice genérant une révolte, un chagrin isurmontable...
En 1981, mon papa est mort, très vite, sans nous avoir fait subir une longue agonie mais me laissant bien désemparé. Alors, pour surmonter ce désarroi je me mis à écouter l'intégrale des chansons de Georges Brassens.
Quelques mois plus tard, à l'annonce de la mort de Brassens, j'ai l'impression, pour la première fois de ma vie, d'avoir été révolté. Non, pas lui, il n'a pas le droit de s'en aller comme ça. Personne mieux que lui ne pourra jamais me soulager des douleurs et des angoisses si intenses que je ne saurai jamais surmonter seul.
C'est pas bien drôle, je sais, mais le sujet ne s'y prétait pas !