C'est Jill Bill qui est cette quinzaine à la barre de l'esquif des Croqueurs de mots. Mon indolence naturelle m'a conduit à rater le défi de ce lundi, même si son appel à parler de poisson, lié à son succulent Melting-pot, m'incitait à vous concocter une bouillabaisse démontrant que la félicité ne s'atteint jamais que par un mélange inspiré !
Puisqu'elle propose pour ce jeudi 31 mai 2012 le LIBRE choix, je tente ici de me rattraper en vous proposant deux menus fretins pêchés dans le ruisseau de mon quotidien et qui m'ont fait ressentir l'air qui souffle au sommet de la poésie :
La dernière chronique de François Morel, entendue vendredi sur France Inter :
Salaud de bonheur par franceinter
Les nourritures terrestres, André Gide, édition de poche, page 38 :
« Que n'as-tu donc compris que tout bonheur est de rencontre et se présente à toi, dans chaque instant comme un mendiant sur la route. Malheur à toi si tu dis que ton bonheur est mort parce que tu n'avais pas rêvé pareil à cela ton bonheur − et que tu ne l'admets que conforme à tes principes et à tes vœux.
Le rêve de demain est une joie, mais la joie de demain en est une autre, et rien heureusement ne ressemble au rêve qu'on s'en était fait; car c'est différemment que vaut chaque chose. »
Ah ! qu'il est doux d'évoquer le bonheur !