Allons, rappelons le principe : depuis quelques semaines, Zette,
MHF,
Orfeenix,
Cortisone et Lilith, en papotant au salon de , ont eu une nouvelle idée.
–« Si on se racontait nos premières fois ? On choisirait un thème le lundi et, le mercredi on raconterait dans nos blogs des premières fois bien réelles ~ou bien alors complêtement inventées, va
savoir, on est tellement malignes ! » et moi, le papi, toujours un peu désappointé de n'avoir jamais été une belle jeune femme, j'ai eu l'envie de m'immiscer dans leur groupe. Ah
! le retour du printemps vous donne parfois de ces idées !
Cette semaine, après quelques hésitations, la majorité (j'aime ces moments péri-électoraux) a choisi de se souvenir de son
Approchez vous, mes petites filles, je vais vous raconter... Nous étions à la fin de l'année 1968, j'avais terminé ma formation au centre FPA de La Treille. J'avais trouvé un travail qui occupait mes journées et mes nuits étaient consacrées à trainer dans Marseille avec des copains de rencontre, à imaginer que nous étions les artistes qui révolutionneraient les prochaines années... Autant dire que je n'étais plus souvent à la maison. Tout à la fierté de mon accès au statut de travailleur salarié, je suis allé trouver mon père pour lui proposer de participer financièrement à la vie de la famille. Refus indigné de celui ci et du coup, caractériel comme je l'étais déjà, ma première ambition fut de m'en aller, partir vivre ma vie. Les choses ne sont pas si simples et, lorsqu'on est jeune salarié, pas moyen d'obtenir une location sans avoir la caution de ses parents, et c'est donc ma maman qui m'accompagna pour que je puisse emménager dans une chambre de bonne meublée dans les combles d'un immeuble hausmanien du boulevard d'Athènes, tout près de la gare Saint Charles. Tu parles d'une autonomie !
Paradoxe, cette chambre, je ne pouvais l'obtenir qu'en en tant qu'étudiant, Je m'étais inscrit aux cours du soir du CNAM, ce qui me permettait aussi d'aller manger au restaurant universitaire. Je me souviens du montant du loyer : 80 F mensuels, C'est à dire presque le quart de mon salaire de l'époque. Pas de salle de bain ni de douche, bien entendu. Y avait il un lavabo et un robinet dans la chambre ou bien fallait il aller dans le couloir pour prendre un peu d'eau ou se débarbouiller ? Ça je ne m'en souviens plus. En tout cas le seul WC pour l'ensemble des chambres était à mi-étage, entre le cinquième et les combles et il n'y avait bien sûr pas d'ascenseur.
Pas question non plus de faire de la cuisine "C'est une chambre et ça doit rester une chambre, mon garçon, et ne vous avisez pas de faire monter des petites amies !" J'avais quand même introduit frauduleusement un camping-gaz pour faire chauffer mon Nescafé du matin, mais jamais la moindre petite amie ! Il faut dire que je ne suis pas resté longtemps là et que j'étais encore alors chaste et pur !