- Oh ! misère, j'en ai manqué des premières fois en profitant de l'été pour découvrir des fleurs là où ne s'attend pas à les trouver ou bien à vaguer sous la lune en faisant semblant de ne pouvoir me connecter !Ainsi, je n'ai pas pu vous parler d'une honte d'été, d'un ami, d'une colère ; je ne me suis pas plaint de mes coups de soleil, je n'ai pas fait étalage de mon patriotisme à l'occasion de notre fête nationale... Zette, MHF, Orfeenix, Joufflette, Cortisone,
Hadalalibella, Julien, Chris ont pu me croire disparu corps et bien lors d'une promenade en mer qui m'aurait empêché (Ah ! l'empèche en mer !) de faire connaissance de petits nouveaux Sledge et Sunday.
Me voici de retour pour vous parler d'école manquée volontairement ou de journée de travail résolument snobée. Je m'aperçois que les souvenirs me manquent dans ce domaine. Serait-ce que mon grand âge ait atteint ce qui me restait de mémoire, à moins qu'une culpabilité archaïque me fasse occulter des moments évidemment peu glorieux ?
J'ai commencé ma vie scolaire par une école buissonnière qui n'était pas de mon fait : mon papa, grand invalide de guerre, était présent à la maison. De ce fait il choisit de m'apprendre à lire, écrire, compter lui même plutôt que de m'envoyer à l'école du village, c'est à dire à près de deux kilomêtres du hameau où nous habitions. Il faut dire que nous n'avions pas de voiture à l'époque et qu'il n'existait pas le moindre ramassage scolaire...
Ainsi je ne suis rentré à l'école que dans ma huitième année. Je me rend compte maintenant que j'ai dû être un élève bien irritant pour mon institutrice comme pour mes petits camarades, arrivant ainsi fier de savoirs que j'avais acquis d'une façon différente. Toujours est il que je n'avais sans doute pas très bien compris la discipline qu'exigeait de moi l'institution qui m'accueillait.
Un beau jour, je me suis laissé entrainer par un de mes camarades qui faisait la route vers l'école avec moi, et au lieu d'y aller directement, comme on l'attendait de nous, nous sommes allés visiter le cimetière devant lequel nous passions chaque jour. Nous avons laissé s'écouler le temps, ramassant çà ou là quelques restes de couronnes dont l'éclat nous fascinait autant de la sensation de braver tous les interdits !
Lorsque nous sommes arrivés, très en retard, à l'école, pour arriver à la classe des petits, la nôtre, il nous fallut passer devant celle des grands, celle du directeur de l'école. Celui-ci ne nous laissa pas poursuivre notre chemin. Il nous réprimanda fortement et nous enferma pour le reste de la matinée dans un placard noir dans le couloir près de sa classe. Plusieurs fois, il vint cogner sur la porte en criant : "Je fais rentrer des rats !"
Et vous voudriez que j'ai des souvenirs heureux d'école buissonnière ? Il me semble que c'est impossible !