Dans la petite bande des Premières fois du Mercredi (Zette, MHF, Orfeenix, Joufflette, Cortisone, Hadalalibella, Julien) il y a une nouvelle recrue : Chris à qui nous souhaitons la bienvenue. Si elle s'est sortie de ses fourneaux elle nous parlera cette semaine de sa scolarité : nous avons décidé de parler de notre premier diplôme (tout le monde ne peut pas être analphabète)
J'ai eu une scolarité un peu étrange, chaotique. Décidément je ne sais pas tellement faire simple. Des diplômes, j'en ai obtenu, bien sûr, même si j'ai échoué au bac... mais je préfère aujourd'hui vous parler de ce que je considère comme mon premier exploit scolaire, même s'il n'a pas été sanctionné par un parchemin.
Après avoir appris à lire, écrire et compter à la maison, je n'ai pas fréquenté moins de quatre écoles primaires différentes au gré des déménagements avant de me stabiliser enfin au Lycée Jules Verne de Nantes (oui, cet établissement qui s'appelle Lycée accueillait à la fois la section primaire, du CP au CM2, mais on disait de la 11ème à la 7ème, le collège et le lycée) J'y suis resté quatre ans, de la 8ème (CM1) à la 5ème, jusqu'à ce que mes parents déménagent à nouveau, quittant Nantes pour Marseille. J'entrai donc à 13 ans en 4ème au Lycée Marseilleveyre, un établissement dit "pilote" où l'on pratiquait la mixité et l'autodiscipline... autant dire que je changeais de planète, qu'il me manquait quelques repères pour être l'élève attentif qu'on supposait que je puisse être.
Même si mes résultats étaient satisfaisants, me permettaient de passer en classe supérieure, on me pria donc d'aller me faire voir ailleurs et mon papa me trouva une école privée où je fus admis en 3ème. Je continuai d'apprendre et je commençai à me révolter : il me semblait scandaleux qu'on demande à mes parents de payer pour que je reçoive un enseignement qui ne m'apparaissait pas meilleur que celui que j'avais reçu à l'école publique.
C'est là que ce situe l'exploit dont je parlais tout à l'heure. A la fin de l'année scolaire, avec mon aplomb d'adolescent boutonneux et sans en parler à personne, je pris rendez-vous avec la Directrice du lycée pour lui dire que je souhaitais réintégrer son établissement. Elle me reçut, consulta mon dossier, et me renvoya vers le censeur, puisque c'était la discipline (mon indiscipline) qui avait entraîné mon éviction. Il en fallait plus pour me démonter. Je demandai et j'obtins un rendez-vous avec Monsieur Verdier. Je lui présentai ma revendication et il convint que je serais admis en 2nde à condition que je réussisse l'examen d'entrée, ce qui fut fait. Je me suis donc retrouvé dans cet établissement et continuai à y apprendre jusqu'en terminale. Tout fier de ce résultat, je ne me suis pas présenté aux épreuves du BEPC. Toujours pas de premier diplôme donc, mais j'ai eu l'impression d'avoir obtenu beaucoup plus par cette première action d'autonomie personnelle !