Le premier rêve dont on se souvienne, dans les premières fois du mercredi, voilà un joli défi de « raconte » que, je l'espère, MHF, Cathy, Emilia, Sandrine, Melina, Clem, Cerysette, Lilith, Kadel et Béatrice, d'autres encore, pourquoi pas ? auront à coeur de relever.
Se souvient-on jamais d'un rêve ? Oui, on s'en souvient à l'instant où l'on se réveille tout ébahi en émergeant de la
situation extravagante dans laquelle on s'était mis tout seul, échappant soulagé à une torture inhumaine ou
constatant tout penaud que ce monde merveilleux n'était qu'imagination. Et puis, au fur et à mesure qu'on rentre dans la réalité, le souvenir s'estompe et tout ce que
l'on trouve à dire au conjoint que notre réveil a réveillé est :
− « Oh ; je faisais un rêve extraordinaire ! »
sans être en rien capable de le
raconter. L'extraordinaire est couramment inexplicable !
Je me souviens qu'enfant je rêvais de pousuite implacables qui se terminaient par une chute vertigineuse dans un trou dont je n'apercevais jamais le fond, car cette chute même provoquait mon réveil. C'est peut-être ça, le premier rêve dont je me souvienne, mais je vous accorde que vous dire juste ça est insuffisant pour vous satisfaire, vous qui me faites l'honneur de me lire.
Dans le rêve souvent on se trouve dans un lieu bien connu,
réel, que l'on perçoit dans ses moindres détails, formant le décor d'aventures totalement absurdes. Le premier rêve d'adulte dont je me souvienne se déroule dans la maison que mes parents
ont acheté lorque j'avais 18 ou 19 ans. Cette maison est adossée à la colline, le rez de jardin bénéficie sur sa terrasse d'un bel ensoleillement, en revanche l'arrière de la maison est enterré
et, comme dans une cave, il y fait frais en été et doux en hiver. Le fond de la maison forme une sorte de couloir sans fenêtre qu'on nomme la chambre de Bonne Maman depuis qu'on y a installé un
lit pour ma grand-mère maternelle, un jour où elle vint nous rendre visite. C'est devenu au fil des années le lieu où l'on entrepose tout ce qu'on utilise plus dans la maison, un peu comme la
grand-mère...
Il y a tout le long de la cloison qui sépare cet endroit de la maison où l'on vit une penderie accueillant sur des cintres les habits que l'on ne met plus, même s'ils sont encore corrects. Ma
mère se trouve là en compagnie d'un chiffonnier qui la convainc d'emporter ces vêtements inutiles. Je m'aperçois avec étonnement qu'ils ont tous des manches anormalement longues, alors que
personne dans la maison n'a le bras long, c'est vraiment étonnant. L'homme commence à emballer vestes et manteaux dans un ballot lorsque maman l'arrête soudain :
−« Non ! celui-ci, ne l'emportez pas. Il peut encore lui
servir. »
Elle désigne un habit d'académicien, le fameux habit vert avec ses palmes brodées jetant toutes les flammes de leurs ors. Je comprend qu'elle fait allusion à mon père qui aurait fière
allure dans ce vêtement que je n'avais jamais vu auparavant. C'est vrai que papa avait un joli brin de plume.
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