Le 25 octobre entre 17 h 07 et 17 h 24
Et puis le silence...
Le 25 octobre entre 17 h 07 et 17 h 24
Et puis le silence...
Cyclamens dans la pelouse, papillon sous l'abat-jour c'est l'automne, le 2 octobre 2023.
Mais non, madame Minarain, je vous l'assure, il n'y a pas que moi qui sois morose. Même ce brave Blaise, toujours si vaillant et prêt à rendre service, est venu l'autre jour se plaindre de ses rhumatismes ! il y a vraiment quelque chose qui cloche dans le quartier.
Devant une telle énigme, si j'avais encore 10 ans, en bon lecteur d'Enid Blyton, j'aurais aussitôt enfilé le short de François Gauthier pour entraîner mon petit frère, ma cousine et notre merveilleux Camembert à mener une enquête palpitante.
Trois ans plus tard , 13 ans, un fin duvet commençant à marquer ma lèvre supérieure, ayant découvert dans la caverne d'Ali Baba du grenier de mon enfance sir Arthur Conan Doyle en personne, j'aurais coiffé l'inénarrable Sherlock Holmes, habile avec sa loupe à découvrir, contrecarrer
les briseurs de moral.
"Elémentaire, mon cher Watson"
A quinze ans, le visage un peu dévoré par l'acné, cherchant à me distinguer par des lectures moins académiques, j'enfilerai le trenchcoat de Bob Morane
pour triompher des briseurs d'humeur. Qu'ils tremblent, ces gougnafiers,
Henri Vernes saura les reconduire sur les chemins de l' harmonie et du bonheur collectif, il est fort le bougre !
Petit a parte comme ça pour voir : Je n'arrive pas a retrouver le titre de l'aventure de Bob dans laquelle il croise des extraterrestres qu'il reconnaît par ce qu'il ne peut pas "entendre" leurs pensées... Est-ce que cela dit quelque chose à quelqu'un ? |
Comment ce quartier qui semblait si agréable, où je ne me souviens que de voisins souriants, d'enfants formant une ronde joyeuse autour des boites aux lettres, comment a-t 'il pu, du jour au lendemain, prendre cette mine terreuse gommant, à jamais peut-être, le sourire de ses habitants ?
Dès la première allée menant au petit bois survient un premier indice.
Que signifie ce panonceau nouvellement installé sur nos terres, chers voisins ?
Propriété privée ça sonne comme une claque. Nous serions donc privés et ce serait pour ça, simplement pour ça toutes ces tristes mines.
On n'est jamais content d'être privé de quoi que ce soit. mais au fait, de quoi sommes nous privés ?
Privée de dessert ! C'était sans doute la menace qui était le plus souvent suivie d'exécution : simple à appliquer, à peine traumatisante pour l'enfant conscient d'avoir manqué quelque chose dans le savoir vivre qu'on exigeait de lui et, qui plus est, source d'économie non négligeable pour la famille, dans la misère relative que nous connaissions dans l'immédiate après guerre.
Les autres menaces de sanction restaient des promesses en l'air "On va t'envoyer en maison de correction" ou autre "Tu vas goûter de ma ceinture" faisaient bien passer un petit frisson de crainte mais restaient inaboutis, comme un nuage d'orage qui assombrit le ciel et puis passe sans avoir donné la moindre goutte...
Enfant je détestais la crème de marron. le jour où ce dessert était programmé je passais des heures à chercher quelle bêtise je pourrais commettre pour échapper à la consommation de cette pâte couleur de crotte de chien ! On peut dire que j'ai eu une enfance malheureuse...
Privée de quoi encore ? Privée d'amour parce qu'on a pas bien appliqué le rituel en trinquant à l'apéritif
Privée de joie, de soleil, de bains de mer, de musique suave ?
Quand même pas privée d'eau, ça devient dramatique !
Tous ces arrosoirs n'y suffiront pas.
Je ne parle même pas du lumbago subi à les transporter !
Un peu plus loin, en remontant l'allée, le détective attentif découvre ne nouveaux indices : "Mais, que font là ces barrières que je n'avais pas encore découvertes ? Que sont elles censées séparer ?"
Espère-t-on mesurer de quel côté l'herbe est plus verte ?
Veut on rivaliser avec le faste se la place Saint Pierre au Vatican (les barrières sont plus jolies là bas et elles ont l'avantage d'être mobiles et amovibles) |
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Est-ce le seul plaisir de poser des interdits, parce que notre bonne morale nous enseigne que c'est le moyen de bâtir une société ? |
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N'a-t-on jamais peur d'aller trop loin ? (C'est la caractéristique des aventuriers) Qu'il a l'air triste, le giovane con canestra di frutta de Caravagio à la Villa Borghese (Roma) |
Le premier homme qui a eu l'idée absurde, arbitraire, de déclarer qu'à un endroit précis il y avait une différence entre ici et un peu plus loin nous a laissé un bien lourd héritage : c'est ainsi que Caïn a tué Abel ; c'est ainsi que débutèrent toutes les guerres, tous les holocaustes. Mes petites filles, naguère à Rome, me titillaient lors d'une marche agréable au soleil, me demandant si je pensais qu'une guerre pouvait être justifiée. Je leur répondis que non, souhaitant établir une utopie dans la quelle ce concept n'existerait plus. Lorsqu'elles argumentèrent que l'on devait parfois se défendre, je leur répondis que ce n'était pas parce que la guerre pouvait nous être imposée qu'elle en était alors justifiée. |
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En 2008, Michel Serres publiait aux Editions du Cèdre Le mal propre : Polluer pour s'approprier ? qui a inspiré ce billet foutraque. vous pouvez le découvrir, ou le retrouver , en cliquant sur le titre, ci-dessus.
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Faut-il se révolter, quelle réponse inventer pour ne pas entrer dans une escalade macabre ? |
Tag photographié en mars 2006 dans une friche industrielle à Persan (Val d'Oise) |
Comment retrouver le paradis des chats, des jeunes femmes épanouies des pommes du verger et des fleurs d'aubergines ?
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où tout cela peut-il nous mener ?
Le moral reste bon, le ciel se dégage, la privation ne va pas jusqu'à nous enlever les petites fleurs des champs, la vue sur la Seine et tant d'autres bonheurs.
Grande nouvelle, cette semaine, Renée dont j'apprécie les Errances, choisit de s'abonner à mon blog. Elle s'intéresse donc à mes petites conneries, alors que je suis bien silencieux depuis beaucoup.
Merci, Renée, de me sortir de cette léthargie, et pour renouer avec mes chers lecteurs, j'ai choisi de vous présenter cette photo ratée : le sujet que j'avais choisi est totalement perdu dans ce cliché montrant à L'Herbaudière (85330 Noirmoutier en l'Île) entre le restaurant d'Alexandre Couillon et son épicerie fine, Le Petit Couillon.
Jugez en : il s'agissait du panonceau situé au dessus du guidon de la moto...
On ne peut pas tout réussir dans la vie, même si l'extraordinaire succès de M. Couillon peut faire croire le contraire au pauvre raté que je suis !
(J'attends bien sûr vos commentaires consolateurs pour me sortir de ma mélancolie morbide)
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Pour l'atelier Croqueurs
Croqueurs de mots à venir
Pour ce défi 282, c'est Rose qui propose
Pour le jeudi 04 mai : le Muguet
Pour le lundi 08 mai : Votre enfance au mois de mai ou pas
Et pour le jeudi 11 mai : Poème de Mai
Un peu ivre, sortant d'une incroyable soirée où, m'étant copieusement ennuyé, j'avais un peu abusé du punch planteur que proposait cette belle créole que je rêvais secrètement de courtiser, retenu par une timidité avoisinant la pure crétinerie, je me suis senti agressé par l'autre soûlot. Il était lui aussi venu retrouver ses esprits dans l'air frais de la cour de la petite école qui recevait notre confrérie de paumés.
-Comment t'étais quand t'étais un marmot ?
-Est-ce que je te demande ? En tout cas j''étais pas à l'école. J'ai passé
une partie de mon enfance perché dans un noyer. C'était le lieu que j'avais choisi, pas trop loin de la maison, dont le feuillage accueillant me dissimulait suffisamment pour que j'y dévore les livres de la Collection Le Masque que mes oncles ou mes grands cousins avaient laissé dans un placard du grenier. J'aimais l'odeur du grenier, le côté interdit qu'il y avait à y fouiller. J'aimais le sentiment de transgresser en me délectant de lectures que mes parents n'avaient pas choisies. Je jubilais à la découverte d'Agatha Christie et de ses mystères. L'odeur du noyer elle aussi me comblait d'aise, comme la couleur particulière du lichen que je ne trouvais que là, avant de découvrir que le même colonisait la boîte aux lettres. C'est là aussi, dans la bibliothèque clandestine du grenier et dans mon noyer salon de lecture que j'ai découvert Le Comte de Monte Cristo en sept volumes de la collection Nelson. C'est une lecture captivante, le savez vous ?
Merci Rose de m'avoir permis de parler de mon enfance. Tu es un belle personne !
Simplement un petit coup de nostalgie.
Bénerville c'est mon premier souvenir de la mer, quand ma mère nous recommandait de nous lécher les lèvres pour découvrir le goût du sel déposé par l'air marin alors que nous arrivions chez sa cousine Christiane, plus fortunée qu'elle, qui passait ses vacances dans sa grande maison, avec ses enfants, nos petits cousins, qui avaient presque le même âge que nous.
Un vrai rêve éveillé pour les petits sauvages que nous étions en ce début des années 1950...